samedi 26 avril 2008

surmenage 100% bio

Je suis é-pui-sée. Ma journée a été bien remplie. Jugez plutôt. J'ai vu un pré parsemé de fleurs sauvages. L'eau d'un ruisseau chantait sous le trèfle. J'ai fait peur à un agneau échappé qui dégustait l'herbe haute du sentier. Le rossignol planqué dans la broussaille était moins farouche : pas peu fier, il m'a offert une partie de son répertoire tandis qu'au loin les brebis répondaient de temps en temps à leurs petits. J'ai aussi écouté mes pas : ça craquait, frottait, ventousait, bruissait, frôlait... En parallèle, lilas et pommiers fleuris tentaient de me faire emprunter de plus longs chemins. Quelques génisses intrépides venaient me considérer. Vous voyez ? Je ne savais plus où donner de la tête. Débordée comme une mare au sortir de l'hiver. Vraiment, la campagne au printemps, c'est exagéré.

vendredi 25 avril 2008

Âge normal et poids idéal, ou la quête des terres du milieu

C'est en fac d'arts plastiques que j'entrepris de rédiger un mémoire sur mes peintures. A l'époque j'esquissais de grandes dames qui apparaissaient dans des taches noires, façon "j'aurais pas dû boire avant de faire ce test de Rorschach". Tout ce que je pouvais en écrire, c'est qu'à partir de traces je voyais des corps et que je n'avais plus qu'à les fignoler pour qu'ils apparaissent aux yeux de tous. Pour raconter tout ça, j'élaborai ce plan : chapitre 1 "Commencer", chapitre 2 "Finir". Vous imaginez bien la réaction du jury : "Mais mademoiselle, quid entre les deux ?" ; j'avais répondu que quand je peignais, je commençais puis finissais, sans jamais me retrouver entre les deux. Depuis j'ai constaté une chose, c'est que le milieu n'existe pas plus en peinture qu'ailleurs. Ca doit être pour ça qu'on le recherche partout ?! Existe-t-il vraiment, ce poids idéal, celui qui est entre le trop gros et le pas assez ? Y a-t-il un âge où l'on n'est ni jeune ni vieux ? Moi je demande ça... J'estime par exemple avoir atteint l'âge du milieu (35 saint Médard au compteur... Alors ? Jeune pousse, âge de raison ou vieille fille ?) et je vous parie un Sencha de chez Mariage frères que seuls ceux de mon âge voudront bien abonder dans mon sens. La réponse aux interrogations susdites, vous la connaissez : si tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute, tout être normal ne l'est qu'au regard de celui qui l'observe. Je sais, en disant cela je n'ai pas inventé l'eau ni chaude ni froide. Je réagis simplement à cet article. Je voulais dire à son auteure que ceux qui la pensent anorexique sont sans doute juste des gens plus gros qu'elle et que leur préoccupation est aussi réelle qu'infondée. La vie consisterait peut-être à apprendre à rassurer l'entourage, une fois soi-même soulagé d'être raisonnablement anormal ? Moi qui ne cesse de suivre assidûment le régime Yvette Horner (mon tour de taille variant aussi frénétiquement qu'un instrument à soufflet entre les mains de cette célèbre artiste), je vois bien qu'arrivée au poids le plus bas mes semblables m'applaudissent tandis que les plus rembourrés s'inquiètent, l'inverse se produisant tout autant. Conclusion : rien de tel qu'un régime yoyo pour éprouver la théorie d'Albert sur la relativité. Alors comme lui, tirons la langue aux vérités immuables.

jeudi 24 avril 2008

A l'heure où gambadent les génisses rousses

Je sais pas vous mais moi la campagne ça me met en joie. Et la campagne, c'est mon Allier. Hé oui, Moulins me donne des ailes (bon ok j'arrête). Quelque part au milieu de la carte de France se trouve planté un décor de rêve qu'on appelle le Bourbonnais. C'est connu le Bourbonnais, même si c'est pas du tout là qu'on fabrique le bourbon. Y'a rien que toute une dynastie de rois dont les ancêtres viennent de là, j'ai donc nommé les Bourbon (de Henri 4 à tous les Louis à partir de 13). Pas mal non ? On y fait aussi de la moutarde. Et mazette, quand on y a goûté, à la moutarde de Charroux, c'est l'addiction assurée. Vous l'aurez compris, j'aime ce coin qui n'est ni ma région d'origine ni celle de ma famille. En gros ici je me contente d'être une imbécile heureuse qui n'est pas née quelque part (si vous saviez comment s'appelle le patelin où je suis née mais là n'est pas le sujet). J'avoue cependant que j'ai une façon bien à moi de profiter de ce riant paysage vallonné. Je pianote sur le net à qui mieux mieux en relevant la tête de temps en temps pour regarder par la fenêtre et soupirer "ah c'que c'est chouette la nature", avant de repiquer du pif sur mon clavier. ET ALORS ! J'ai bien le droit d'être une geek tout terrain ! Je me souviens des temps anciens (c'était l'année dernière, j'étais jeune) où je culpabilisais de ne pas "profiter" assez de tout ce vert, de chaque rayon solaire, du moindre brin d'herbe, etc. A présent je dis halte à la tyrannie vacancière qui veut que mon emploi du temps ressemble à celui d'un ministre des eaux et forêts sous prétexte qu'il faut en "profiter". Tirer profit de tout, ou comment se fabriquer un stress inutile en courant après des exigences venues d'on ne sait qui. Vous savez quoi ? Je suis heu-reuse. Je trottine après les génisses quand ça me chante, je demande à la voisine la différence entre un mouton et un bélier, j'écoute le bêlement des agneaux entremêlé de piaillements de volatiles en tous genres, j'écris et surtout je suis avec mon papa. Pas une agence de voyages au monde ne me dénicherait aussi précieux séjour.

mardi 22 avril 2008

le mot du jour : célibattante

Scrutant les affiches dans la rue hier soir, voilà que j'en aperçois une quelque peu énigmatique : une nana en robe meringue avec deux types derrière elle. Des légendes fléchées indiquent que celui de gauche est son patron tandis que l'autre est "même pas en rêve" (comprenne qui peut : elle rêve de lui ou même pas ? Elle lui dit ça dans le film en ajoutant "nananère ?"). Je lis le blabla du dessus - ça disait en gros que le réalisateur a déjà fait des succès - et je tombe sur le mot "célibattante".

Tiens, c'est pas la première fois que je le rencontre, celui-là. Et je dois avouer que l'avènement de ce mot-valise m'intrigue assez. Autant j'adore et adhère à celui confectionné sur mesure par le Canard Enchaîné pour qualifier Sarko d' "omniprésident", autant j'ai du mal à cerner le besoin d'inventer un terme pour désigner une catégorie de femmes célibataires et qui n'en sont pas mortes.

D'ailleurs, à ma connaissance, le masculin "célibattant" n'existe pas. Tiens. L'homme seul, à défaut de se battre, s'endurcit tout au plus (c'est malin). La CDI (célibataire à durée indéterminée) n'est généralement pas gratifiée de l'épithète "endurcie", elle opère carrément une mutation et hop : la voilà vieille fille.

Mais revenons à celle qui lutte. Bon, je me suis tout de suite demandé si j'en étais. Après tout, je suis célibataire, mais puis-je prétendre au titre ronflant de célibattante ? Quels sont ces combats mystérieux que la ménagère ignore, devant lesquels la vieille fille a, semble-t-il, baissé les bras telle une larve et que la célibattante mène courageusement ? Quels sont les attributs qui distinguent la célibattante du magma de filles seules ?

J'ai un peu peur de la réponse. J'imagine que la célibataire de base (sans l'option martiale) est moche tandis que la célibattante est jolie, la célibataire fait ceinture pendant que son équivalent guerrier baise à tour de cuisses, la célibataire est caissière ou travaille dans le social alors que l'autre évolue dans son métier comme un requin dans l'eau.

J'en déduis que c'est par compassion pour les premières que le mot fut lâché. On a voulu leur accorder un statut honorable. A défaut de vous engager dans le mariage, ne restez pas là, comme ça, engagez-vous dans les troupes de célibattantes ! Du bling en veux-tu en voilà pour nous, les filles seules. Cette étiquette-là, on nous l'a cousue sur mesure pour redorer un blason qui n'était terni que par le regard des autres. Cela prouve en tout cas qu'un adjectif accordé au féminin en devient parfois tout connoté, et que le célibat féminin est tout de même un peu une tare. Un exemple ici.

lundi 21 avril 2008

Le canapé rouge

Si j'avais eu le talent d'écriture de Michèle Lesbre j'aurais pu écrire un roman avec les mêmes références. OUI Irkoutsk m'a toujours fait rêver ; que dire des voyages, des références au militantisme, à Olympe de Gouges, et puis les hommes et puis l'absence... Ca, c'est sûr, c'était bien me connaître que de m'offrir ce livre. Chapeau, Déesse ! Sauf que voilà, quelque chose m'a empêchée d'entrer tout à fait dans l'histoire. Comme quoi la multiplication de mes thèmes de prédilection dans le récit n'entraîne pas forcément mon adhésion. En fait je n'accepte pas le dénouement, qui pourtant me semble tout à fait crédible, so what ? Peut-être me suis-je trop identifiée à Anne et qu'à la toute fin, elle me quitte brusquement. Je crois surtout que c'est la dimension initiatique de son histoire qui me dérange. Ce qui nous est conté, c'est, je dirais, l'accomplissement d'un deuil (pas au sens strict). L'héroïne range au cours d'un voyage les choses du présent et ce qui appartiendra à son passé. Et comme tout défile et s'enchaîne de manière linéaire, à l'image des arbres vus du transsibérien, j'ai ressenti une impression de facilité dans cette quête. Sans doute est-ce ce qui a dépassé mon entendement. Voilà, je pense n'avoir rien dévoilé de l'aventure de cette femme qui vit, aime et se nourrit de rencontres. J'ajoute que ce livre a été salué par la critique. A lire donc, quand on comprend quelque chose aux personnages aimables, forts et matures. Moi j'ai sauté du train en route et suis restée plantée là, fascinée par la description des paysages sibériens.

dimanche 20 avril 2008

Bilan

Je pense qu'au bout d'une semaine de bloguage intensif à raison d'un message par jour, l'heure est au bilan. En fait, c'est surtout pour copier ceux que je viens de lire et qui ont tellement recompté leurs lecteurs, visiteurs et commentateurs que ça leur en file le tournis. Je peux, pour ma part, m'enorgueillir de 4 réactions dont 1 commentaire écrit. Mes proches semblent un peu inquiets car il y aurait comme une solitude filée dans ce blog. Ah bin oui mais hé... Faut-il réfléchir avant de démarrer un blog ? Faut-il quand même choisir un faux thème qui fédère vaguement le tout si on n'en a pas ? Si je dis que je suis un organisme vivant et que donc j'incarne le fil conducteur de ce blog, suis-je convaincante ? Pourquoi ça fait légèrement flipper de cliquer sur "publier" ? Des considérations écrites par moi, sur moi et pour moi, ça vous intéresse ? C'est qui ce lecteur idéal que j'imagine tout le temps et qui ne m'a pas encore écrit ? Est-ce que ce blog peut rester comme ça ? La béance entre le processus vécu par l'auteur et le produit fini reçu par le lecteur a-t-il un jour été décrit dans un blog sur les blogs ? Est-ce que j'ai vraiment fait tout ça pour éviter ma lessive ?

âge mûr et gueule de bois

Il faisait bio à Nice : une copine en est revenue toute bio-convaincue. Alors hier on a voulu faire un shopping des yeux dans une boutique Biocoop. Sauf que c'est pas possible : y'a suffisamment de choses bizarres pour aiguiser notre curiosité dépensière. Mes phalanges, crispées sur le dernier billet de 10 du mois, se sont détendues rayons faisant. On a sniffé du savon d'Alep, tâté des sachets de pâtes à la spiruline et j'ai fini par acheter des trucs aussi avenants qu'inconnus. Voilà mon sac à dos flanqué d'une bouteille de "chanvrette" et de vin des faucheurs d'OGM. J'ai déposé le tout dans une soirée où je n'aurais jamais dû manger les fruits du punch. Il paraît que c'est pour ça que j'ai mal au crâne aujourd'hui. Le fruit serait plus traître que l'alcool tout autour. Pendant que mes yeux se floutaient de tout, mes oreilles perçurent la déprime de l'anniversée de circonstance, qui accusait le coup de son paquet cadeau 27 ans+célibat en balançant d'amers "si j'ai des enfants un jour". L'angoisse du temps qui paraît toujours avancer plus vite que sa propre vie, en somme. J'ai pensé qu'on s'en remettait justement en vieillissant. Après, je sais pas, le vin de la grande faucheuse sans doute, j'ai commencé à noter qu'à peu près tout le monde était venu avec partenaire et/ou enfants. Entendez : sauf moi. Zut, c'est ça que j'aurais dû m'acheter à Biocoop : une horloge biologique toute neuve.

vendredi 18 avril 2008

Le cancer de la célébrité

Ou comment l'aventure bloguesque monte à la tête. J'ai rêvé que j'avais entrepris un dépistage du cancer de la célébrité. Comment cela se pratique ? C'est très simple. Vous allez chez votre médecin, vous lui dites que vous êtes inquiète et il vous ausculte. Normal, quoi. Précisez bien : vous avez peur que ce soit un cancer de gens célèbres. Alors votre médecin entame une palpation des seins en annonçant la personne connue qu'il examine.

Personnellement j'en ai essayé deux. Je me souviens que nous avons cherché du côté de Coluche. Soulagement : aucune douleur, a priori je ne suis pas frappée d'un tel mal. Là je me réveille un poil angoissée. Ca y est je suis vieille, il faut que je m'habitue : dépistage, cancer, maladie, mort, tel est le lot qui va avec mon âge et tout ça toute seule : personne à qui raconter alors même si je suis pas malade je vais forcément le devenir vite vu que les idées noires et autres cauchemars mijotent et faisandent dans ma tête qui réinjecte l'amère pourriture au fond de mes cellules argh c'est moche de dormir seule et d'avoir 35 ans et puis j'habite à Paris. Je calcule dans ma tête les cinq minuscules années qui me séparent des quarante. Je me rends compte, tout de même un peu, que mes amis sont jeunes à cet âge mais moi, c'est sûr, je le serai pas. Me revient cette phrase d'une collègue : "à partir de 40, tout se ramollit, c'est plus pareil". Ah ! Demain, l'irréversible pendouillement. Et là, il est quelle heure ? Merde, je vais être en avance. Je me lève quand même pour couper ma féconde névrose matinale par la verticale.

En faisant le café j'y repense ; c'est ma foi vrai que j'ai pris un coup de vieux : je me suis fait tripoter à trois reprises par un médecin cette nuit et c'était même pas sexuel !

jeudi 17 avril 2008

Quand je (me) coupe la poire en deux


Vous vous souvenez de Minos/Minas dans Goldorak ? Mais oui. On peut avoir oublié le petit moustachu chauve ou le monsieur qui ressemblait à un dentiste, impossible de ne pas avoir été marqué par Minos/Minas : un méchant avec la tête qui s'ouvrait en deux, d'où sortait, tel un coucou suisse, une rouquine hystérique agitant un bâton. Voilà qui faisait soudain gamberger l'enfant hypnotélévisée que j'étais. D'abord, ce mec, il avait de la chance : il pouvait pas souffrir de solitude, vu qu'il avait une dame qui habitait dedans. En plus il avait pas besoin de se mettre en colère parce que c'était la naine qui vociférait à sa place. En même temps, il avait l'air drôlement embêté. Sûrement parce qu'elle sortait sans prévenir. Ptet qu'il aurait voulu avoir du tact de temps en temps ? Pas simple avec un bouledogue-surprise incrusté dans la face. Je me demandais aussi s'il entendait ce qu'elle disait, s'il était physiquement en mesure de l'écouter, le visage tranché en deux steaks à oeil pendouillants. En tout cas je n'ai pas souvenir d'un dialogue entre eux (si un fan ou un éminent minologue peut m'éclairer à ce sujet, eh bin, euh, ce serait sympa). Après (pour aller vite), j'ai grandi. Nichée dans ma boîte crânienne, ne demandant qu'à bondir sans s'annoncer, ma propre mégère en fit autant.

mercredi 16 avril 2008

Trouver un appartement à Paris

poèmes locatifs

Je poste ci-dessus une vidéo qui illustre très bien la situation locative à Paris, à ceci près que, faute de figurants sans doute, la file d'attente sur le palier est un peu courte.

Plus bas, trois poèmes locatifs, à base de mails que je reçus naguère.

  • Politesse

BONJOUR DESOLE L APPARTEMENT EST LOUE CORDIALEMENT

(En lettres bâton pour mieux frapper les esprits ? Court haïku couru qui ponctue généralement des manifestations de grande ampleur dans de petites surfaces.)

  • Physiognomonie

13/11/2007 Votre dossier n'a pas été présenté à la préfecture de Paris car vous ne répondez pas au profil préférentiel établi par la préfecture de Paris.

(J'ai toujours su qu'un jour mon profil me jouerait détour.)

  • Faible effort

25/10/2007 Votre dossier n'a pas été présenté à la préfecture car votre taux d'effort est trop faible.

(Taux d'effort tue l'effort ?)

Voilà. A Paris on n'a pas d'appart mais on a des idées. Et depuis ? J'ai renoncé (après 39 réponses négatives) mais n'étant pas à la rue, je continue à vivre dans mon clapier un poil onéreux. Bonne chance à tous ceux qui ont entrepris une demande de logement social à Paris et occupent de temps en temps les vertigineuses files d'attente des visites collectives dans le privé. COURAGE ! Il paraît que madame Boutin va nous faire accéder à la propriété (mais où ?) pour 15 euros par jour (sur quelle durée et pour un montant total combien de fois supérieur à la valeur du bien ?). Voilà ce que nos gouvernants appellent une mesure sociale (pour les grands propriétaires qui vendront des merdes à 3 fois leur valeur). Quand je vous disais qu'on a des idées.

mardi 15 avril 2008

Mon coeur pleure mais ma bouche rit

Le titre reprend le vers de Boby Lapointe qui colle plutôt bien à mon aventure d'hier soir. Sur les bancs garnis de velours rouge du café de la gare, j'assistai au spectacle de Didier Porte. Ô jouissive boucherie ! Un regard (enfin) critique sur le monde média-pipolitico-bling dans lequel nous sommes englués jusqu'à la tigne, haché menu sous la plume acerbe du plus talentueux des chroniqueurs de France Inter. Pour une fois, il ne s'agit pas d'un clin d'oeil mou, souvent en vogue chez les comiques, consistant à lâcher une vague formule pour signifier que la-politique-c-est-nul-et-qu-on-nous-prend-pour-des-cons-ah-heureusement-qu-il-y-a-tout-le-reste. Je dis ça, moi... Quand j'entends ne serait-ce qu'une phrase un peu critique sur nos gouvernants j'applaudis à mains rompues, éblouie que cela existe encore. C'est dire la profondeur du désarroi duquel me sort Didier Porte, un des rares (le seul ?) à mouiller sa chemise. Riez plutôt : pouvez-vous imaginer le sentiment de solitude du neurone qui vient de voir le jour dans le crâne de Georges W. Bush, un journaliste au Darfour peinant à placer des autochtones convenables en arrière-plan pour son reportage ou encore Brice Hortefeux porte-parole des intermittents du spectacle en 2045 ? Didier Porte l'a fait. Ses textes ont quelque chose de la virtuosité acide de Desproges bien qu'il se défende d'être ce que ce dernier revendique : un artiste "dégagé". Et pour cause(s). Avec Didier Porte, mon coeur pleure, je vois rouge et ma bouche rit. Quel pied !

dimanche 13 avril 2008

Oups

Avis au blogueurs : L'abus de blog est-il dangereux pour la santé ? Une étude relatée ici.

blog de bouche

Ca doit être parce que j'ai du courrier à classer et une lessive à faire : voilà que je blogue. Au moins j'ai la procrastination féconde. Est-ce que ça suffira à me déculpabiliser d'être restée sourde au gémissement du tas de fringues toujours sur le carreau (de la salle de bains) ? Cette question étant d'un intérêt relatif, je passe tout de suite à la réponse d'une autre.
Je m'appelle Marie-Georges (à quelques lettres près) et j'ai une bouche. C'est normal, mais pas tant que ça. Je suis une fille ET une bouche. En sus. Pour le dire autrement, je souffre d'une sorte de schizophrénie buccale.
Si on vous disait "tu connais la blague de la grenouille à bouche ?", vous feriez remarquer - le cas échéant - qu'il manque un qualificatif qui a son importance pour la compréhension de l'histoire. Eh bien c'est là que je diffère de cette batracienne à boute-en-train intrépide. Alors qu'on s'exclame rarement "Vise le gars avec des yeux !", on m'a plusieurs fois périphrasée "la fille avec une bouche". Ca en dit grand sur l'ombre que peut me faire ma boîte à langue.
Mais de quoi ça cause ici ? De botox ? De pratiques sexuelles ? De troubles alimentaires ? D'expression libre... ? J'en sais rien, j'ai pas commencé. En tout cas je pianote et compte conter tout ce qui me passe par la bouche.
A quelle sauce nous mange donc ce blog de bouche :
- thèmes probables : politique (je suis plus rouge que la carnation naturelle dudit organe), psychothérapie (ou quand j'écoute ma bouche), stade oral, rupture de contrat gastrico-buccal, amour (mouais on verra), considérations chiantes de trentenaire (inévitable).
- fil conducteur : du fil dentaire.
Hum, excusez l'indigence esthétique et pratique du présent blog, je sais pas (encore) faire. Pour patienter, de bien belles lèvres.