dimanche 31 août 2008
Poisse à plumes
mercredi 27 août 2008
Un tag, trois énervements, quatre possibilités
Vous l'aurez compris,
2- Les incitations à la prudence diététique m'énervent.
Les conseils me pompent l'air. Je parle des conseils d'état sur le nôtre. Enfin, de ceux-ci : "pour être en forme, ne fumez pas" ; "mangez au moins cinq fruits et légumes par jour" ; "ne grignotez pas, ne mangez ni trop salé ni trop sucré et pratiquez une activité sportive régulière". Comme degré zéro de l'information doublé d'une préoccupation faux-derche pour notre santé, ça se pose là. L'idée, c'est de nous faire croire que tout est de notre faute. En politique, on appelle ça "responsabiliser". Les milliers de produits infâmes que l'on nous vend n'y sont pour rien, c'est nous qui ne savons pas les manger au bon moment. Et on voudrait la gratuité des soins ! J'attends l'étape suivante. Une carte vitale à points ? "Vous avez du cholestérol, moins 3 points". Des packs soins-cadeaux financés par les grands groupes, genre "Un pot de Nulleta acheté, une analyse sanguine offerte" ?
Ces gentils conseils ne sont qu'une parade publique pour nous faire croire que l'état se préoccupe de notre santé tandis qu'il se désengage. Il pérore et nous avise avec du vent.
Ca y est, je suis énervée.
J'ose à peine laisser échapper une autre raison de râler. Pourtant il y en a pléthore. Mais je vais sabrer mon troisième. Si j'allais plutôt me faire une camomille ?
3- Les journalistes incompétents m'énervent.
Zut, ça m'a échappé. Je développe ? C'est clair pourtant. Je ne parle pas de leurs approximations langagières qui peuvent, au pire, m'irriter gentiment. Non. Je ne parlerai même pas des courtisans au pouvoir en place qui grouillent sur les plateaux. Et pourtant, vous en conviendrez, c'est particulièrement gonflant. Non. La propension qu'ont beaucoup d'entre eux à broder des phrases truffées de lieux communs sur des sujets qu'ils ne connaissent pas m'énerve.
Marie-Georges clique rageusement sur "publier le message". L'eau de la camomille bout pendant qu'elle est à bout. Elle serre un sachet de tisane dans son poing puis le jette au fond de la tasse. Le fait qu'il faille attendre que ça refroidisse avant de boire, mais pas trop, l'énerve.
Audine, May Nat, Cynique-ta-mère et Britbrit, au rapport !
mardi 26 août 2008
Velux et volupté

lundi 18 août 2008
Film d'aurore

Ma nuit du 9 août
"Ca va aller quand même."
"Ca va aller quand même." Oui quoi. Je ne craignais rien moi, entre ces murs bientôt familiers.
vendredi 1 août 2008
L'épopée des pots

Bleu de travail bleu, T-shirt blanc encore blanc, pots de monocouche au bout des bras, je cheminais d'un appartement à l'autre comme à ma fraîche habitude. Ayant sans doute débusqué l'aubaine, l'angoisse pointa le bout de son museau familier. Pour mener à bien ma trajectoire, je dus m'équiper. Impossible de m'enfoncer dans la jungle humaine sans apprêter mes doigts délicats d'ongles à cran d'arrêt. Je me voulais parée d'atours vengeurs : parapluie bulgare au poignet, mors aux dents, vipère au poing et semelles au curare. J'avançais en caressant du dos les reliefs des façades parisiennes. Les passants étaient pour la plupart mal coiffés mais tous semblaient de mèche. Je remarquai vite deux femmes lentes. Evoluant au rythme précédant l'arrêt complet, elle mimaient plutôt bien la balade erratique. Leurs chairs ondulaient avec mollesse devant moi. Leur dos ornait mon horizon d'un irritant rideau. L'ouverture était bien trop mince pour que je m'engouffre sans y laisser quelques plumes. Les pots pesaient de tout leur poids sur quelque phalange indisposée. Une voix de poulet contrarié demanda pardon du fond de mon gosier. Le rideau, tout à son rôle d'écran, ne glissa de côté ni ne frémit. Je voulus me faire fil de fer mais le poids des pots de peinture me ramena à ma roideur frontale. "Laissez-moi passer, crétines des Alpes !" médis-je en mon for intérieur, avant de me rappeler que j'étais née à Grenoble. "Paaar-don", roucoulai-je en mon for extérieur, la voix aspergée d'essence de fleurs roses. Je crois que ce fut mon souffle rageur dans sa nuque qui fit pivoter une des étoffes sur pattes. En franchissant ce cap, une envie de râler se jeta sur moi. Un éprouvant combat eut lieu et je ne m'en sortis pas trop mal, avec quelques grognements sans gravité.
J'atteignis la Grange aux Belles où se trouve mon nouveau nid. Les escaliers de service m'obligèrent à d'égyptiennes contorsions dans le but évident de m'en faire mieux mériter les sommets. "Qu'importe, me dis-je en poussant la porte, ces murs sont miens et je m'en vais y marquer mon territoire en les peinturlurant jusqu'à la nausée".
L'épopée des pots s'arrêta là. Je me rendis vite compte que mon bras, pourtant bien étiré vers le haut, n'atteignait pas les deux mètres soixante-dix. "Qu'importe, me dis-je en peignant la porte, nous nous occuperons des hauteurs une autre fois". C'est au moment où les poils en caressaient la surface afin de l'enduire généreusement de blanc que je compris le sens de la monocouche. On pourrait croire à mono comme unique et à couche comme un dépôt du produit d'une épaisseur suffisante pour couvrir la couleur précédente. Il n'en est rien. Quiconque a déjà utilisé de la peinture monocouche sait parfaitement à quoi je fais allusion. Le terme monocouche renvoie en fait à la première couche, celle que l'on dépose avant toutes les autres. Le fabricant préfère ne pas mentionner ces dernières sur l'étiquette du pot. Manque de place, économie d'imprimerie ou éllision poétique, je ne sais. Toujours est-il que je badigeonnais généreusement mon mur de cuisine, en m'interrogeant sur le nombre de monocouches nécessaires pour venir à bout de la couleur du dessous, qui semblait jouer à "coucou, qui est là ?" malgré mes tentatives répétées d'étouffement par rouleau compresseur à poil long.
A l'heure où vous lisez ces lignes et après plusieurs passages, la monocouche ricane et frétille encore de toutes ses traces. Elle me nargue en ondulant du bassin, comme d'autres rideaux humains. Pas de pot : plus rien dans les miens. Mais demain j'aurai sa peau. Armée d'un escabeau et d'un énième pot, je lui ferai à nouveau subir l'épreuve des guilis verticaux. Mon rouleau à l'assaut, je lui aplatirai la face jusqu'à ce que l'unification du royaume des taches soit en marche.