jeudi 26 février 2009

le tag formule trois en un

Barcelo, Multiplication des pains et des poissons I, 2002
c'est aussi la réponse au tag photo et hop :)
Ça illustre mon propos, ça tombe bien.
C'est donc une formule illustration 2 en 1


Allez, je vous fais un petit bouquet de tags vendu trois sous, il est beau mon bouquet msieur dame...

J'ai reçu des mains de sieur Romain, illustre concepteur de la lyonnitude, le tag des livres qu'on lit, après quoi Mathieu L. m'élut grande réceptrice du tag de la sixième image de notre dossier photos le plus récent, suivi par notre rongeur préféré qui me cita, avec technique et une certaine emphase, parmi ses 7 blogs préférés, de quoi largement bicher en faisant la roue sur le rebord de ma fenêtre Firefox.

Le deuxième tag étant réglé ci-dessus, je le colle dans le dos de Flo Py, Mtislav, Audine et Zoridae. Passons maintenant au premier tag. Il s'agit de répondre à des questions sur le thème de ses lectures. Tout est là :

Plutôt corne ou marque-page ?

Ça dépend.


As-tu déjà reçu un livre en cadeau ?
Le dernier, La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier, m'a été offert par une araignée littéraire.

Lis-tu dans ton bain ?
Oui mais comme je n'ai pas de baignoire, je ne sais pas si ma réponse est pertinente.

As-tu déjà pensé à écrire un livre ?
Oui. Mes aïeux sont une source d'inspiration infinie.

Que penses-tu des séries de plusieurs tomes ?
Ah, faut penser, là ?

As-tu un livre culte ?
Celui que je comprends le moins : Le Capital de Marx. S'il y a des trolls de droite qui traînent ici, c'est le moment de vous moquer.

Aimes-tu relire ?
Oui, les essais surtout. Deleuze, Arasse, Didi-Huberman et la beauté malade de D H Lawrence sont ceux que je rouvre.

Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu'on a aimé ?
Pour un roman, bof. Pour un essai, oui.

Aimes-tu parler de tes lectures ?
Oui, pour savoir si j'arrive à en parler.

Comment choisis-tu tes livres ?
J'ai une amie un peu spéciale qui les choisit à l'odeur, mais pour ce qui me concerne je fais comme tout le monde. Ce que je regarde, dans l'ordre : titre, qui est l'auteur, quatrième de couverture, incipit et page 123 (ou à peu près).

Une lecture inavouable ?
Mars et Vénus ensemble pour toujours. Évidemment je le lis en m'esclaffant. Évidemment.

Des endroits préférés pour lire?
Mon lit ou un train express régional.

Un livre idéal pour toi serait ?
Un livre qui ferait aussi la vaisselle.

Lire par-dessus l'épaule ?
Je viens d'essayer. Ça doit faire mal au bout d'un moment.

Télé, jeux vidéos ou livre ?
Je passe plus de temps sur les jeux : Geo Challenge addict.

Lire et manger ?
Non, on ne s'entend plus lire. On ne se voit plus manger.

Lecture en musique, en silence, peu importe ?
Musique, classique ou jazz, en tout cas sans paroles.

Lire un livre électronique ?
Qu'importe le flacon.

Le livre vous tombe des mains : aller jusqu'au bout ou pas ?
Non, la vie est assez moche comme ça.

Voici ceux que j'intime de répondre au questionnaire ci-avant : Cochon dingue (quand elle sera revenue de son tour du monde à pied en dix jours), Fab-Fab, Balmeyer, Zoridae et encore Audine parce que Audine quoi.

Ne partez pas sans prendre connaissance du troisième tag : donner mes sept blogs préférés. Je vous préviens, j'en préfère bien plus que sept. Dommage que je n'aie que quatre blog-rolls, sinon je vous en aurais livré une entière à chaque fois. Et puis il y a ceux qui n'y sont pas et que j'aime aussi. C'est donc avec un certain déchirement que je vous offre la portion congrue de mes favoris. Après les sept samouraï et les sept mercenaires de Gaël, que me reste-il ? Les sept nains, les sept péchés capitaux, les sept de table, la nationale sept... Nous y sommes. En hommage à mon chanteur culte Charles Trenet, voici ma route nationale sept des blogs :

- Audine, oui bon encore, je sais ;
- Zoridae, je vous ai déjà parlé de Zoridae ?
- Dorham, simplement parfait ;
- Malbeyer, j'ai vraiment une tendresse particulière pour ce blog ; rien à voir avec le fait que le petit Malbeyer fut mon élève. Au boulot Malbeyer, je sens que tu relâches tes efforts, c'est mal...
- Archimia, un blog peint à la main ;
- Mtislav, qui trouverait un porte-avion anarchiste dans une botte de foin ;
- les blogs de gauche. Parfaitement, ce sont tous mes préférés. Je suis pour l'égalité des droits dans la préférence. Nous sommes tous des blogs préférés.

Sur ce dernier sujet, je tague Eugène Delacroix, Che Guevara, Charles Trenet et Daniel Arasse.

lundi 23 février 2009

Belle sans les mains

En revenant de chez mon psy cet après-midi, je trottais sur une avenue peu amène, la tête pleine de ce qui venait d'être dit. Je trouvais incroyable qu'on puisse, en une demie heure, zigzaguer de ses six à ses douze ans jusqu'à demain, tout ça en partant d'hier. La magie du dialogue introspectif.

Tandis que mon for intérieur ricanait au souvenir de mes paroles de petite fille, un inconnu en forme de beau jeune homme me barra la route. Il prit un ton de conseiller fiscal pour m'aborder : "Vous êtes une belle femme. Mais c'est pas élégant de garder les mains dans ses poches". Puis il s'en retourna charger sa camionnette.

J'eus le temps de bredouiller "Je... Merci bien, ah ?" avant que mes jambes ne me transportent devant un banc auquel étaient attachés trois chiens, à qui j'offris mon sourire reconnaissant. J'étais belle et à deux doigts - ou deux mains - de l'élégance, la chance ! Il ne me restait plus qu'à dégainer mes mains pour que tous soulèvent leur chapeau et m'en demandent une. Je décidai néanmoins de garder cette marque de bon goût pour un jour plus chaud.

Mon cerveau, échauffé par le ping-pong mental qui avait précédé ce conseil beauté, dégota par analogie une réflexion surréaliste que mon directeur de l'an dernier m'avait adressé, interloqué :
- " Tu ne vas pas rentrer chez toi comme ça !
- Comment comme ça ?
- Mais enfin Marie-Georges !"
Il s'agitait, semblait hésiter entre la colère et la pitié, entre tourner les talons en m'abandonnant à mon triste sort ou prendre le temps de refaire mon éducation, et moi je ne voyais toujours pas ce qui pouvait m'empêcher de prendre congé de mon lieu de travail. Je jetai quand même un œil rapide vers le bas afin de vérifier que je n'étais pas en tenue d'Ève sans m'en rendre compte, mais ce n'était pas le cas. Au bout d'un moment, d'une voix exaspérée de prononcer l'évidence, il précisa :
- "Mets ton sac plastique dans ton sac à dos ! Tu ne vas pas te promener comme ça avec un sac plastique à la main voyons ! C'est pas beau !"
Je m'esclaffai et lançai un "Oh mon dieu !" Rotschieldien. Ses sourcils restaient agrippés à la base du nez. Je compris que l'affaire était sérieuse sans parvenir toutefois à palper par moi-même la gravité de la situation.
- "Imagine que tu rencontres l'homme de ta vie ce soir dans le métro !
- Je ne rentre pas en métro.
- Mais même ! Tu peux pas... Tu vas pas..."
J'obtempérai par égard pour les nerfs de mon - d'habitude charmant - directeur. Ainsi donc, il fallait être belle, et sans sac, pour provoquer la rencontre avec le fameux homme vital. Je me souviens m'être vue chantonner, en imitant Vartan, ce soir je serai la plus belle pour rentrer chez moi...

Hier, c'était plutôt avec un air de Bécaud dans la tête que je passai la soirée. Je n'arrivais pas à dormir et me faisais rire jaune en me repassant la solitude, ça n'existe pas... Deux heures après, je décidai de rallumer l'ordi en attendant un marchand de sable visiblement à la bourre. Je tombai sur un article un brin alarmiste : "Facebook donne le cancer". J'appris que se couper du monde donnait des maladies, qui sème le virtuel récolte le cancer, et que la solitude tue. Ce soir, avant d'aller me coucher, je vérifierai que mes mains sont hors de mes poches, des fois que ça joue.

image : Vénus de Milo, v. 130 av JC

dimanche 22 février 2009

Escampette et publications sauvages

Ingres, Jésus remettant à saint Pierre les clés du paradis, 1820


Aujourd'hui, je délocalise mes billets. La première délocalisation a lieu chez Carla, mais bon, ce n'est pas un vrai déménagement puisque c'est chez moi aussi.
En revanche l'autre billet du jour vient d'être posté chez une jeune femme inconsciente, partie quelques jours à l'étranger en me confiant les clés de son blog. Quand vacances riment avec imprudence...
Tout cela ne m'empêchera pas de venir geindre ici comme à ma vieille habitude. C'est bien simple : même lorsque mon blog est fermé définitivement je publie un billet. Vous avez dit addiction ?

mercredi 18 février 2009

Aller bien

Gérard de Saint-Jean, Saint Jean Baptiste au désert, v.1480

- Vous êtes déjà venue ? On se connaît ?
- Non. Enfin une fois, il y a trois ans.
- Donc c'est pas non.
- Oui.
- Que se passe-t-il ?
- Docteur, je suis venue vous demander de m'ordonner de rappeler mon psy.
- Hé bien, vous devriez rappeler votre psy.
- Merci docteur.
- Bon mais, pourquoi aviez-vous arrêté de le voir, d'ailleurs ?
- J'allais bien.
- Il faudrait vous demander ce que signifie aller bien pour vous.
- Arrêtez, on dirait mon psy.
- Je suis généraliste certes, mais j'exerce également en tant que psychothérapeute. Donc ce que vous racontez m'intéresse.
- C'est évident non ? Un peu évident. Aller bien, c'est quand ça va, enfin je... Vous voyez quoi. On n'a plus de prob... Euh si mais ça va malgré tout. On sourit, quoique, non on pleure aussi mais pas pareil. Là je pleure triste, voyez. Aller bien, c'est pleurer léger.
- Rappelez votre psy.
- Merci docteur.
- Pourquoi avoir attendu ?
- C'est cher.
- Oui. Mais là, vous payez d'une autre manière.
- C'est pas juste ! Aïe, si mon psy m'entendait... Mais flûte quoi, payer pour supporter la vie, vous trouvez ça normal vous ?
- C'est plutôt pour vous supporter vous.
- Ce n'est guère mieux. J'ai un salaire juste bon à manger de la purée lyophilisée sous une mezzanine et mon travail me colle le cafard. Je pratique un métier à risque qui m'oblige à me faire reluire les nerfs chaque semaine et je ne perçois aucune prime à la déprime. C'est pas juste. Zut, je l'ai redit.
- Vous avez un copain ?
- Euh non. Mais j'en ai eu hein, plein. Des fois trop. Pis j'ai arrêté. Ça virait au remplissage.
- Vous fumez ?
- Euh non. Mais j'ai fumé hein, plein. Des fois trop. Pis j'ai arrêté. Ça virait au remplissage.
- Rappelez votre psy.
- Merci docteur.
- Il y a autre chose ?
- Hé bien c'est délicat à avouer mais je crois avoir décelé chez moi une tendance au comportement addictif.
- Tiens donc.
- En ce moment c'est terrible.
- Vous vous remplissez à quoi ces temps-ci ?
- Je suis accro aux jeux vidéos et à la purée lyophilisée. Il me faut mes huit heures et trois litres par jour. La nuit, j'ai mal aux yeux et au ventre.
- C'est normal.
- C'est vrai ? Ça alors... Vous aussi ?
- Je parlais des maux de ventre. Rappelez votre psy.
- Merci docteur.

mercredi 4 février 2009

La bouche ferme

Francis Bacon, La femme assise, 1961

A force de raconter sa vie, Marie-Georges s'est fait aspirer par son nombril. Elle tapotait mollement sur son clavier, comme à son habitude, lorsque cela se produisit. Engloutie, les mains dépassant à peine suffisamment pour atteindre les touches, la voilà dans de beaux draps.
Elle n'est donc plus en mesure de tenir ce blog. Elle remercie vivement tous ceux qui ont pris la peine de venir lire et commenter ses billets.

(Moi je dis qu'un jour ça me reprendra peut-être...)

Mon blog politique

Degas, Le foyer de la danse à l'opéra, 1872

Il paraît qu'une différence fondamentale existe entre blogueuses politiques en jupons et leurs équivalents à cravate.

Désormais, lorsqu'un blogueur théorise sur la différence blogueurs-blogueuses politiques, j'ai envie que plus personne ne s'en aperçoive.

Il paraît donc qu'une blogueuse a tendance à parler d'autres choses sur son blog politique alors que son équivalent testostéroneux, plus cohérent par nature, ne s'écarte jamais de la droite ligne éditoriale de son blog. Ouarf...

Hé ! C'est faux. Mais si vous préférez y croire je veux bien vous laisser ce plaisir (pas longtemps quand même). D'abord, un blog, c'est de l'écrit avec un humain derrière. Si l'envie lui prend de partager ses lectures, ses anecdotes au boulot ou sa condition de blogueur entre deux billets politiques, il a bien raison de le faire. A partir du moment où ses opinions politiques sont régulièrement affichées et des sujets politiques fréquemment débattus, c'est un blog politique. Il me semble. Bin pour les filles c'est pareil.

Rien de bien méchant ? Si. Quand un homme (ou une femme, le machisme n'ayant pas l'exclusivité du genre) commence à s'aventurer dans une théorie fumeuse englobant l'ensemble de la gente féminine, j'ai mal à mon moi-je.

J'avais pas mal fulminé en constatant que les blogs féministes n'étaient même pas répertoriés comme politiques au wikio, c'est à présent chose faite, ouf !
Ce qui est décourageant, c'est de devoir sans arrêt prouver quelque chose voire rappeler des évidences dès lors qu'on n'est pas né avec un costume trois pièces. J'en termine ici avec mon courroux du jour.

Pour donner raison au machisme ordinaire de certains, j'ai décidé d'ouvrir un blog politique. Comme ça, je me contenterai de geindre sur ma vie ici tandis que je me plaindrai des réformes un peu plus loin. Ca s'appelle du vol de cohérence ou je ne m'y connais pas.


Là où je me tire une balle dans le pied, c'est que mon nouveau blog porte un nom de femme (et quelle femme !) et que j'ai assorti les couleurs de ma bannière à son tailleur. C'est ma touche "girly" à moi. En vidéo, le célèbre "Vous avez chaud ?" de notre chaud-man préféré.
Ce n'est pas parce que je suis une fille que je suis prête à défendre le dépoilage programmé de certaine face à une foule de décérébrés enthousiastes. Qu'on ne vienne pas me dire que la faute revient à l'homme ayant tout orchestré ; elle est elle-même, me semble-t-il, dotée d'un cerveau capable de discernement ! C'est en tout cas une des séquences en images qui m'a le plus choquée ces derniers temps. Parce que je déteste le machisme ordinaire.

Voilà ! Si l'envie vous prend de zyeuter mon ébauche de blog politique, c'est par ici.