Le titre reprend le vers de Boby Lapointe qui colle plutôt bien à mon aventure d'hier soir. Sur les bancs garnis de velours rouge du café de la gare, j'assistai au spectacle de
Didier Porte. Ô jouissive boucherie ! Un regard (enfin) critique sur le monde média-pipolitico-bling dans lequel nous sommes englués jusqu'à la tigne, haché menu sous la plume acerbe du plus talentueux des chroniqueurs de France Inter. Pour une fois, il ne s'agit pas d'un clin d'oeil mou, souvent en vogue chez les comiques, consistant à lâcher une vague formule pour signifier que la-politique-c-est-nul-et-qu-on-nous-prend-pour-des-cons-ah-heureusement-qu-il-y-a-tout-le-reste. Je dis ça, moi... Quand j'entends ne serait-ce qu'une phrase un peu critique sur nos gouvernants j'applaudis à mains rompues, éblouie que cela existe encore. C'est dire la profondeur du désarroi duquel me sort Didier Porte, un des rares (le seul ?) à mouiller sa chemise. Riez plutôt : pouvez-vous imaginer le sentiment de solitude du neurone qui vient de voir le jour dans le crâne de Georges W. Bush, un journaliste au Darfour peinant à placer des autochtones convenables en arrière-plan pour son reportage ou encore Brice Hortefeux porte-parole des intermittents du spectacle en 2045 ? Didier Porte l'a fait. Ses textes ont quelque chose de la virtuosité acide de Desproges bien qu'il se défende d'être ce que ce dernier revendique : un artiste "dégagé". Et pour cause(s). Avec Didier Porte, mon coeur pleure, je vois rouge et ma bouche rit. Quel pied !
2 commentaires:
Outre une bouche, tu as un cerveau, et en ces temps staracadémiciens, cela fait plaisir ;)
Loved readding this thank you
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