dimanche 29 mars 2009

Le samedi

Poussin, Les bergers d'Arcadie, 1640

C'est curieux, un jour on ouvre un blog seule dans son coin, en pensant avoir trouvé un moyen de tenir son journal ; on se sent libre mais un peu triste avec ses "zéro commentaire". Et plus tard, des lecteurs se signalent. On se dit "ohlala, je ne vais pas écrire ça, ça va plomber l'ambiance, les pauvres, etc." Voilà. Et puis bon, on se ressaisit : "c'est mon blog, bordel !", comme dirait l'autre. Tout ça pour vous dire que je regrette d'être morose mais j'ai besoin d'écrire ce qui suit ; oui, besoin, allez savoir pourquoi, allez comprendre. Comme me disait une amie hier, écrire c'est aussi un moyen d'être sûr de ne jamais oublier. Ce doit être pour cela. Voici donc une partie de la longue liste de courses de mes souvenirs avec ma mère et ma grand-mère, toutes deux montées au ciel il y a deux ans.

C'est samedi et j'ai sept ans. Ou huit, ou neuf. Tous les samedis sont les mêmes, de toute façon. Je déteste le dimanche, mais je ne sais pas si j'aime le samedi.
C'est super, le samedi : c'est jour de frites. Ma mère a déposé sur la table un plat en verre, tapissé de papier absorbant et empli de pommes de terre dorées. Ça sent l'arachide chaude. Youpi, ça se mange avec les mains ! J'adore attraper une frite et la promener dans mon assiette, en traçant des sillons sur une plage de cristaux de sel. Mais ma mère se lève déjà. Elle va fermer les fenêtres. Mon père se lève aussi et met sa veste. J'engloutis le reste à toute vitesse. J'entends la voix de ma mère au téléphone. Six mots qu'elle prononcera durant trente ans dans le même ordre, sur le même ton, sans jamais en ajouter un. "Allô ? C'est nous ! On arrive." J'entends la porte du garage s'ouvrir et le moteur ronronner. Je n'ai pas vu mon père sortir. Il est déjà en bas et fume sa gitane en manoeuvrant la voiture en marche arrière. J'accours.

Solaize, Vernaison. Silence dans la voiture. Le pont au-dessus du Rhône est toujours aussi grand, la maison au toit de tuiles multicolores toujours aussi mystérieuse. Elle est trop petite pour y habiter. On dirait une chapelle muette. Vernaison, Grigny, Givors. Une statue de la liberté communiste, un lacet qui monte, des immeubles de toutes les couleurs.

Ma grand-mère se tient debout devant le petit parking qui borde la route. Je saute sur mon siège. Je sais que c'est la fin du silence. Elle s'installe à l'arrière, à côté de moi. Elle me sourit, me dit bonjour, me donne un rocher en chocolat. Elle entame une conversation avec ma mère. Elle dit qu'il n'y a rien de bien à la télé, que le café est cher, elle rit en racontant qu'un homme lui donnait vingt ans de moins. Elle est joyeuse. Ma mère se contente de répondre d'une voix à peine audible mais aimable, en fixant la route droit devant elle. Deux femmes, deux mondes. Ma mère sans maquillage, ma mère cent pour cent coton, ma mère attentionnée et douce mais aussi grave et mutique. Ma grand-mère parfumée, coiffée, joviale, ma grand-mère qui me demande comment ça va à l'école, qui a toujours des choses à raconter. Et qui donne, donne et donne encore : des sous aux enfants de son quartier, du chocolat, des beignets aux pommes qu'elle nous a préparés, des photos de mes chanteurs préférés découpées dans des programmes télé...

Nous arrivons sur le parking du supermarché. Chacun prend un chariot et file dans ses rayons. Je zigzague. Je passe avec mon père près des jouets, je sais qu'il m'en achètera un. Il ne dit jamais non, sauf pour les poupées Barbie ; c'est interdit, je ne sais pas pourquoi.
Je galope retrouver ma mère aux fruits et légumes. Très vite, je m'ennuie. Je file vers les caisses. Ma grand-mère a déjà fini, elle nous attend de l'autre côté, assise sur un banc. Je la rejoins. Nous discutons. Elle me parle de prix en ancien francs, je ne comprends pas. J'aime bien quand elle me parle de mon grand-père, je ne l'ai pas connu. Ils se disputaient tout le temps. Elle me dit qu'un jour, elle lui a envoyé un cendrier en verre à la figure. Elle me raconte qu'elle donne des coups de pied à son dentiste. Je ris.

Mes parents arrivent avec leurs chariots pleins. Nous allons à la voiture. Ma grand-mère tend un pot de fleurs à ma mère. Elle sourit en le prenant et dit "elles sont jolies", d'un air un peu triste. Nous roulons et déposons ma grand-mère chez elle. Je lui fais coucou de la main depuis la voiture qui redémarre, elle répond malgré ses sacs qui l'embêtent.

Nous repassons devant les tuiles intrigantes. J'ai un peu mal à la tête.

Nous arrivons dans notre village. Nous tournons et nous garons sur le parking du cimetière. Ma mère me demande si je veux venir. Je ne sais pas. Quand je reste dans la voiture, j'ai peur toute seule. Quand je vais avec eux, j'ai peur aussi. C'est un endroit étrange : on n'entend que le gravier qu'on écrase et il y a un mort sous chaque croix ; beaucoup de morts qui font Dieu sait quoi sous nos pieds.

Je viens. La tombe de ma soeur est différente : pas de croix, pas de nom de famille, juste une stèle avec son prénom et deux dates, 1969-1979. Mes parents s'activent en silence, jettent des fleurs derrière une barrière où gisent des monceaux de plantes fanées, arrachent de la mousse, trient les petits cailloux blancs qui encadrent le marbre. Ma mère dépose le pot offert par ma grand-mère, mon père va chercher de l'eau. Je suis rassurée quand j'aperçois des visiteurs dans les allées du cimetière, mais c'est rare. Je n'aime pas quand nous sommes seuls avec les morts.

Nous fermons la grande grille qui grince et montons dans la voiture. Arrivés à la maison, je cavale, je fouille dans les sacs à la recherche de gâteaux, je file avec mon nouveau jouet. Mes parents rangent les courses. Il est 14 heures, mon père se change et descend au jardin. Il remontera à l'heure du dîner. Ma mère s'allonge devant la télé jusqu'au soir.

jeudi 19 mars 2009

Un bon anniversaire

Ayant raté l'occasion de trinquer avec Didier Goux et Nicolas hier soir, je me rattrape en venant chanter à Didier une sérénade d'anniversaire car oui, c'est aujourd'hui.
Tout spécialement pour vous Didier, cet extrait du film Nosotros, los pobres (Nous, les pauvres), où Pedro Infante entonne le chant d'anniversaire traditionnel mexicain, las mañanitas.
Didier se laissera-t-il convaincre par ma sérénade ? Me pardonnera-t-il le faux bond d'hier soir ? Ouvrira-t-il la fenêtre ? Vous le saurez en regardant cette vidéo.





lundi 16 mars 2009

A lire

Je vous recommande l'excellent billet de Gaël.

samedi 14 mars 2009

Sur la route de Porzac...


Van Gogh, Portrait du docteur Gachet, 1890

La scène se passe hier soir, chez mon généraliste attitré
.

- Qu'est-ce qui vous amène ?
- (souriant) Vous allez rire docteur, je vais bien. (pleurant) C'est bien ma veine. Ça n'allait pas lorsque j'ai pris rendez-vous, mais juste au moment où je vous vois ça va mieux (fronçant les sourcils, maudissant l'instant présent) .
- Ça n'a pas l'air d'aller.
- C'est ridicule, je suis arrivée en me disant "zut je vais bien, c'est pas le moment", puis j'ai ouvert un magazine dans votre salle d'attente et j'ai fondu en larmes en tombant sur une photo de Laurence Parisot.
- C'est normal, ça.
- Vous me rassurez.
- Il est tout à fait légitime d'être en rogne en lisant l'actualité politique ; cela dit, pleurer pour ça l'est un peu moins.
- (riant nerveusement) Alors je suis un peu moins que normale. Je rentre chez moi, je pleure ; je vais me coucher, je pleure etc.
- Vous me prêtez votre carte vitale s'il vous plaît ?
- (fouillant dans son sac à main) Oui, elle est euh dans la poche de ma veste (remuant les affaires de son sac façon boules blanches de Motus), un instant, voilà.
- Vous avez le dernier modèle avec photo et tout !
- C'est l'avantage de la perdre tout le temps. J'ai toujours la carte vitale dernier cri.
- (plaisantant) Maintenant qu'il y a une photo, vous ne la perdrez plus.
- (perplexe) Ah ? Dans ce cas comment expliquer que j'aie également égaré mon permis de conduire ?
- Que penseriez-vous d'une aide médicamenteuse ?
- Ça doit être parce que j'avais des lunettes sur la photo.
- Si on essayait un antidépresseur ?
- On peut. Le Porzac[1] ne m'a jamais rien fait, mais bon. Je n'ai pas souvenir d'avoir eu un truc qui marchait ; ah si, une fois, ça s'appelait Froxyflal[2]. A l'époque, l'angoisse me donnait des nausées. Ce médicament avait provoqué de vraies nausées, sans angoisse. Ça changeait.
- C'est un vieux médicament, ça.
- Je ne suis pas vieille !
- Vous savez, il y a toujours 60% de gens qui réagissent favorablement au Porzac. Pour une autre molécule, ce seront aussi 60% de gens, mais pas les mêmes. Nous allons en essayer un autre. J'en connais un bien, avec pas trop d'effets secondaires. Vous pouvez même boire un verre d'alcool, il n'y a pas d'interaction nocive.
- (bondissant) chouette !
- J'ai dit un verre, hein.
- (honteuse) Euh oui bien sûr. D'accord, je veux bien essayer. (sortant des billets de banque en boule du fond de sa poche) C'est toujours vingt-deux euros ? (comptant les billets) Ça alors, moi qui croyais que je n'avais pas d'argent sur moi...
- Vous pouvez faire un chèque si vous préférez.
- (ayant posé vingt-deux euros en espèce sur le bureau) Ah, vous voulez un chèque ?
- Mais non.
- C'est drôle, j'ai passé trente minutes de trajet jusqu'à vous en me maudissant de n'avoir pas d'argent sur moi. Je me suis pourri la vie pour rien. J'avais la flemme de fouiller mes poches.
- Cela fait partie d'un ensemble de symptômes, ne vous inquiétez pas, c'est normal. Je vous prescris du X-OR[3] et on fait le point dans un mois. Appelez-moi si ça ne va pas ou si cela provoque trop d'effets indésirables.
- Merci docteur.

Après, je suis entrée dans une pharmacie où une dame se faisait servir. Je me suis postée derrière elle. Vingt minutes plus tard, rien n'avait changé, sauf qu'on était tellement nombreux à attendre que la porte automatique s'ouvrait et se fermait toute seule. Elle aussi était surmenée.


[1] Je ne suis pas dyslexique, je camoufle habilement les marques.
[2] cf. [1]
[3] Le nom du médicament a volontairement été déguisé en shérif de l'espace. Ne me demandez pas pourquoi, vous voyez bien que je ne suis pas en mesure de fournir une réponse cohérente.

jeudi 12 mars 2009

La journée de la vache

Rubens, Les trois grâces, 1638

En allant au travail aujourd'hui, je constatai que mon pantalon avait changé. Je l'avais acheté large il y a quelques années, dédaignant les remarques d'un vendeur qui avait tenté de m'attirer vers des coupes cyanosantes ou, selon ses dires, plus féminines. Ce matin donc, mon futal arborait une féminité incontestable. Je me retrouvai gênée dans mes pas par la tension extrême des tissus qui retenaient l'amplitude de l'enjambée de toutes leurs fibres.
C'est curieux : un phénomène similaire semble être arrivé à mes pulls, à peu près en même temps. J'en veux pour preuve un frottement ventral inopiné. Il y a plus singulier encore : privé de vêtement, mon ventre prend sur lui et se frictionne lui-même. Si je m'assois, la ceinture de mon jean disparaît toute entière sous un amas corporel qui se dépose par-dessus comme une belle nappe de chair.
Je me faisais la réflexion tout à l'heure, en grignotant ma deuxième tablette de chocolat lait-noisettes après le dessert : je crois que bloguer est mauvais pour la ligne.
Ce matin, alors que je cavalais dans ma bouche métropolitaine, un air de circonstance surgit d'un repli cérébral. C'est en observant mes contours tout neufs tressauter au gré des marches que ma boîte à musique interne entonna : ma vache a grossi.
Plus tard, mes élèves me supplièrent de leur lire un album qui s'appelait Le lait. En ouvrant la première page de cet ouvrage didactique sur la fabrication de mets lactés, devinez quelle chanson revint hanter mes conduits crâniens ?
Je remercie Youtube de me permettre de vous faire partager mon humeur musicale du jour.



lundi 9 mars 2009

Mtislav

Ensor, L'entrée du Christ à Bruxelles, 1889

On peut bloguer sans blog. D'après Hegel, il s'agirait même de la plus haute expression de l'art du blogage. Le texte qui suit nous a été envoyé par un des plus éminents membres du comité de rédaction du blog englouti Mtislav. Je vous en souhaite une bonne (re)lecture.


Je m’appelle Didier Goux


C’est un projet que nous avons mené depuis maintenant plus de trois ans dans notre jolie université du bord du périphérique. C’est un travail que nous avons proposé à nos étudiants de science du langage notamment, qui malgré leur brillante réussite en licence, master voire en doctorat ne maîtrisaient qu’imparfaitement certaines fonctions du langage... Il s’agissait de leur proposer un atelier d’écriture qui les motive véritablement. L’idée nous est venu dans un café où nous nous retrouvions avec un ami blogueur. Faisant que le constat que les trolls étaient vraiment dépourvus d’imagination et de répondant, réunis autour de nos apéritifs, nous imaginions tout l’intérêt que pourrait donner à un blog les interventions de trollers sérieux et compétents. Signalons avant d’aller plus avant à ceux qui l’ignoreraient que on désigne par “troll”, sur la toile, celui qui provoque, recherche la bagarre, ou plutôt la polémique puisqu’il ne s’agit que de mots... La conversation allait bon train sur les qualités caricaturales que devrait nécessairement posséder ce troll. A la suite de cette discussion, notre laboratoire a décroché une subvention mirobolante d’un opérateur en téléphonie mobile. Dans la guerre pour le financement de nos recherche, nous sommes habituellement les parents pauvres. Autant dire que cette manne, nous ne comptions absolument pas dessus. Il fallut assez rapidement mettre sur pied notre protocole de recherche et se lancer. Un premier groupe d’étudiant travailla sur le commentaire de blogs. Ils se référaient à la “bible” que nous avions établie pour se caler tant sur le plan politique que psychologique. De droite, politiquement incorrect, multiphobe pourraît-on dire ; obsessionnel, en quête d’une reconnaissance paradoxale, volontiers sardonique. Une question se posa rapidement au G1a (le groupe des commentateurs) que ne tranchait pas la “Bible” : pouvait-on aller jusqu’à l’insulte. Cela donna lieu à des discussions qui furent récurrentes, la position de principe étant que l’insulte était conforme à voire nécessaire au personnage, d’autant plus crédible si elle visait une femme.

Il nous sembla que notre troll devait lui-même posséder un blog. Nous avons lancé un deuxième groupe d’étudiants volontaires, beaucoup plus réduit, sur ce projet. Le travail des étudiants du G2a était beaucoup plus facile à encadrer. Ce qui a souvent été délicat, c’est de limiter leurs ardeurs : un blogueur qui produit plus de trois billets dans une même journée aurait pu paraître peu crédible. Même s’agissant d’un sexagénaire atrabilaire, vindicatif et érotomane. Les étudiants l’ont bien compris, ont fouillé leurs billets, travaillant son côté “artiste” (raté et maudit), sa misanthropie et ajoutant au personnage une touche d’humour qui a bien inquiété les superviseurs : ce n’était pas du tout conforme au programme de départ.

Il a fallu pallier une autre difficulté : les blogueurs organisent des rencontres rituelles. Rien de mieux que d’y faire apparaître notre personnage. Le risque pouvait paraître insensé mais à la réflexion il était tout à fait limité. Dans ces réunions, chaque blogueur bouffi d’orgueil a plutôt tendance à s’écouter parler. Pour paraître fin, méchant et percutant, en un mot, pour avoir de l’esprit, il suffisait d’être précédé de la réputation d’en avoir, d’être physiquement identifiable et remarquable. Nous avons sollicité un intermittent du spectacle qui a préparé son rôle avec le G3a, ne soyez pas impressionnés, le groupe était constitué de membres des deux précédents groupes. Au total, nous n’avons été que trois professeurs et une trentaine d’étudiants à travailler sur ce projet.

Pourquoi dévoiler le “pot aux roses” me direz-vous ? Tout d’abord, notre principal bailleur de fonds a décidé de nous laisser tomber (1). Nous n’avons plus les moyens de faire fonctionner Didier Goux ! Par ailleurs, nous avons connu toute une série de difficultés dont le récit serait fastidieux (2).

Certains pourraient être tentés de reproduire cette expérience (3). Nous ne pouvons leur dire qu’une seule chose : Didier Goux, c’est moi...



(1) Pour ceux que cela intéresse, paraîtront prochainement les premiers travaux sur cette expérience. A noter que plusieurs collègues ont eux aussi lancé des travaux de ce type. Leur grand mérite est de motiver les étudiants sur le problème des fautes d’orthographe ! Ne riez pas, c’était l’un de nos objectifs majeurs pour ce qui concerne les élèves de licence. Sans avertir nos étudiants, nous avons prévenu l’auteur du blog sur lequel notre personnage allait commenter de produire toujours plus de fautes d’orthographe que notre troll. Chacun sait que quelqu’un qui ne fait pas de fautes, dans notre belle langue, c’est quelqu’un qui en fait un petit peu moins que l’autre... Cela a marché, nos étudiants ont beaucoup progressé, le travail en groupe, la relecture anxieuse de chacun des commentaires a formidablement motivé tous les participants.

(2) Des collègues d’une autre université d’Ile-de-France ont lancé une expérience similaire à la notre, créant une “famille de blogueur”, le père, la mère, le petit kéké. Pour tenter de nous déstabiliser, il ont créé un personnage de rital généreux, esthète militant et doué qui rivalise avec notre propre personnage. Les uns et les autres étant persuadés que seul leur personnage est imaginaire... Une fac du Sud-Ouest a elle aussi lancé son personnage. Le campus est actuellement bloqué dans un mouvement de protestation contre les projets de la ministre Pécresse. La seule solution qu’ils ont trouvé a été de détruire le blog de leur personnage. Cette idée était parfaitement stupide car attirant inutilement l’attention des blogueurs sur des expériences dont le but était essentiellement scientifique.

(3) Pour ceux qui jugeraient que ces expériences contestables sur le plan moral, nous devons bien reconnaître que à plusieurs reprises la ligne jaune fut franchie. Nous tenons à nous excuser des insultes qui ont été adressées à une blogueuse, lesquelles étaient bien réelles. Je dois dire que j’en ai éprouvé une profonde tristesse et que je m’en suis beaucoup voulu de ne pas avoir eu l’idée de fabriquer un troll poli, modeste et généreux.

dimanche 8 mars 2009

Cherche titre

Le Titien, Danaé, 1554

- Dis, mon Google d'amour, je peux venir te chatouiller la barre deux minutes ? J'ai besoin d'un tuyau. Je cherche comment évacuer sa colère.
- Voici quelques astuces, qui, je l'espère, pourront t'aider : courir, crier dans sa voiture, écrire, respirer avec le ventre.
- C'est que... Il faut déjà être relativement en forme pour faire tout ça ! Tu veux bien me dire comment trouver l'énergie d'aller courir, louer une voiture pour crier dedans, écrire, respirer avec le ventre ?
- Petites annonces gratuites en Lorraine, Luxembourg, Belgique. Le site de référence des frontaliers.
- Pfff c'est toujours pareil avec toi. Tu mériterais que je te trompe avec une vulgaire machin-chose search toolbar, tiens. Parle-moi plutôt des reconversions de profs.
- Prof cherche reconversion : aller en page 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10..... 43
- Wow, je me sens moins seule. Beaucoup de témoignages et peu de solutions, quand même. J'y pense, tu dois bien avoir quelques liens dans ton escarcelle au sujet des professeurs des écoles quatre quarts de temps ?
- Voilà.
- Chouette, un blog ! Mais bon, il ne fallait pas te sentir obligé de me servir "le métier de prof des écoles ne me plaît plus" juste derrière. Ça devient une manie. T'es pas rigolo. Tiens, lance donc comment trouver l'homme de sa vie quand on est asociale.
- André Gide écrit quelque part que l'on a les rencontres que l'on mérite.
- Mais on lui a causé, à lui ?! Je note que t'es pas fichu de me fournir une réponse qui tienne la route. Et ça se dit numéro un des moteurs de recherche, ah bravo.
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- Mais euh... Allez, reviens, fais pas la gougueule...

Après j'ai eu faim, alors j'ai tapé qu'y a-t-il dans mes placards ? C'est vraiment pratique, internet.

Femme, cheval et fleur grimpante

Cousin, Eva prima pandora, 1550

La journée de la femme, j'en ai causé . Alors pour copier Mathieu, j'écourte et colle ici quelques morceaux choisis par votre - a) serviteuse, b) serviteure, c) servitrice - sur le thème du jour. Je ne me lasserai jamais de l'histoire de Jules, pauvre homme enceint, ni de celle de la petite souriante, morte une dizaine de fois mais continuant coûte que coûte à arroser ses fleurs chaque soir.


vendredi 6 mars 2009

L'ami Mtislav


Bazille, portrait de Renoir, 1867

Il paraît que cette toile se nomme aussi Mtislav ou la pause de l'artiste... Fatigué, concentré ? Spectateur ou ailleurs ? Quien sabe...
Je trouvais le blog de Mtislav d'une créativité, d'une inventivité rares et réjouissantes dans notre blogosphère. Politique, poétique, surprenant, décalé, instructif, drôle, il savait faire tout ça en même temps et sans tape à l'œil. Je suis comme d'autres, une fidèle lectrice de son blog, suspendu depuis peu. A bientôt j'espère, l'ami Mtislav !