mercredi 22 juillet 2009

Billet sans fatigue

Velasquez, l'Immaculée conception, 1618

Un billet sous forme de poème ou de roman d'amour sans effort, ça vous tente ? Essayez le générateur de mots d'amour ! Il vous suffira de répondre à quelques questions simples. Le site vous concoctera ensuite un texte personnalisé en quelques minutes. Ceux qui croulent sous les commandes de pages pourraient peut-être se délester ainsi de quelques lignes ? Ceux qui gèrent une vingtaine de blogs auraient également l'occasion de produire un billet sans trop se fatiguer pour une fois. Les nombreux amoureux blogueurs de ma connaissance verraient leur moitié rougir de plaisir en recevant leur déclaration passionnée, rédigée à peu de frais. Si vous êtes blogueur politique, il faudra simplement prendre soin d'injecter le bon vocable afin de déclarer votre flamme à votre parti ou à une mesure dont vous êtes éperdumment épris (les 32 heures, la renationalisation d'EDF...).


A présent, voici le roman instantané, créé en trois minutes, que je dédie à S., mon preux chevalier anticapitaliste :


Les Noces De Pixel

par Marie-Georges Profonde


Les cheminées fumantes enveloppaient Paris d'une brume artificielle, et firent tousser S.. Celui-ci sourit, sans trop savoir pourquoi, à une vieille dame qu'il croisait. Il traversa le zoo, et bizarrement sourit au lion qui le regardait d'un oeil morne. Plus vite qu'il ne l'aurait pensé, il se retrouva devant la porte.

Sans attendre, il sonna. Quelques secondes s'écoulèrent. Les tempes de S. battaient. Comme personne n'ouvrait, il sonna une nouvelle fois. Mais rien ne se passa. Il frappa, sonna, frappa, sonna encore et encore... puis il décida d'attendre.
Il attendit une heure. Puis deux. Au bout de trois heures, désespéré, il se leva, et après avoir sonné une dernière fois, tourna les talons et s'en alla. Mais à peine fut-il en route qu'un bruit de verrou attira son attention. Il fit volte-face, et aperçut Marie-Georges sur le pas de la porte.
- Je... excuse-moi, dit-elle. Je suis désolée, je... je...
- Tu es si myope, la coupa S..
- Entre, ajouta Marie-Georges.
S. la suivit jusqu'au salon.
- Assieds-toi, fit Marie-Georges.
Il se laissa tomber dans un fauteuil et poussa un soupir d'aise. Un silence s'ensuivit. Puis Marie-Georges, qui le regardait, lança doucement:
- Alors? Tu ne m'embrasses pas?
S. sourit.
- Je fais durer le plaisir, dit-il.
Puis il ajouta:
- Approche...
Marie-Georges s'exécuta, et S. posa sur sa bouche un baiser silencieux. Puis un autre. Encore un.
- Je...
Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, ni même de la commencer, puisque S. la gratifia cette fois d'un long et tendre baiser. Quand cela fut terminé, Marie-Georges sourit.
- C'est toi qui embrasses le mieux de tous mes amants, dit-elle.
- Petite dévergondée, rit S..
Une fois de plus, S. prononça les trois mots magiques.
- Je t'aime.
Mais cette fois-ci, cela sonnait autrement. C'était plus beau. C'était plus fort.
- Cela fait déjà deux mois... deux mois que nous nous sommes vus... deux mois que la foudre m'a frappé... et tu es la seule personne que j'aie jamais aimée.
- Oh... c'est bien vrai?
- Oui, c'est vrai.
- Mon coeur... ce que tu me dis, c'est la chose la plus belle que jamais je n'ai entendue. Tu es aussi anticapitaliste à l'intérieur qu'à l'extérieur.
S. rougit. Il se sentait bien. Au loin, un pachyderme criait. Tout près, son coeur battait. Là-bas le jour passait... ici, tout était arrêté.
- Ma puce... Marie-Georges...
Mais il ne put continuer. Une fois de plus, leurs lèvres se rejoignirent. Ils déliraient presque tant la fièvre les gagnait... ils étaient en haut d'un arbre généalogique, en train de escalader à l'air libre. Près d'eux, Eugène Pottier chantait ''L'internationale'' en les regardant. Comme frappé d'un coup de foudre, S. fasciné eut à peine le temps d'apercevoir, dans un éclair, comme dans une toile de Nicolas Poussin, Marie-Georges réincarnée en sirène... Ecume bouclée, vagues ébouriffées, ciel baigné de nuages qui font cligner la lune, commissures nacrées de lèvres de coquillages, le sourire émaillé de corail blanc, la voix lactée et les seins nus étoilés de mer... tout disparut lorsque S. rouvrit les yeux.
- Marie-Georges...
- Oui?...
- Marie-Georges... veux-tu m'épouser?...
- Oui... fit-elle doucement.
Toute la nuit, ils restèrent enlacés, à parler, ou à s'embrasser.
- Je t'ai déjà parlé de Antoine? Demanda S..
- Non.
- Il m'a dit un jour que je ne pourrais jamais séduire qui que ce soit, même une folle.
- Il ne faut pas écouter ce genre d'idioties... comment pouvait-il te dire ça, à toi, qui es si... intelligent!
- Tu ne le connais pas. Sa bêtise dépasse l'entendement.
- Je veux bien te croire!

Puis ils se promirent de s'aimer éternellement, et l'éternité commença pour eux.

25 commentaires:

Nicolas Jégou a dit…

Je n'ai pas besoin d'aide pour tenir quinze blogs !

Marie-Georges a dit…

En fait tu pourrais créer toi-même un "générateur de billets de blog" !

Dorham a dit…

Où est mon invitation ?

Audine a dit…

J'ai pas tout compris au roman instantané, mais t'es amoureuse et réciproquement d'un gardien de zoo anticapitaliste ???

Bon, ça a l'air d'aller en tout cas !

Le_M_Poireau a dit…

On se demande ce qu'Etienne Pottier vient faire ici avec sa sirène et côte à côte avec un lion mais c'est un beau délire, on dirait du Vian sous ecstazy !
Un anticapitaliste amoureux !
:-))

Le_M_Poireau a dit…

C'est assez amusant bien que les réglages possibles manquent de détails, je trouve.

Voilà ce que ça donne :

«Les cheminées fumantes enveloppaient Bruxelles d'une brume artificielle, et firent tousser Poireau. Celui-ci se mit à chanter doucement, puis de plus en plus fort, mais cessa de peur d'être ridicule. Il traversa le zoo, et bizarrement sourit au lion qui le regardait d'un oeil morne. Plus vite qu'il ne l'aurait pensé, il se retrouva devant la porte.

Il frappa énergiquement. Des pas se firent entendre, et une parfaite voix chanta:
- Qui est là?
- C'est Poireau! Répondit celui-ci.
- Je ne connais aucun Poireau! Dit la voix.
Il y eut un silence.
- C'est toi, Mademoiselle Ciguë? Fit Poireau.
La porte s'ouvrit soudain:
- Mais oui c'est moi, mon Poireau! Je t'ai bien eu.
Il allait protester, mais elle ne lui en laissa pas le temps:
- Entre, dit-elle.
Arrivé au salon, Poireau s'assit dans un fauteuil et soupira. Puis il fixa Mademoiselle Ciguë. Celle-ci était debout près de lui. Lui tremblait d'émotion. Elle, ne disait rien. Il se leva, s'approcha d'elle.
- Mademoiselle Ciguë...
Elle détourna la tête.
- Mademoiselle Ciguë, répéta-t-il.
Alors elle le regarda. Au moment où leurs regards se croisaient, leurs lèvres se touchèrent.
- Euh... bredouilla Poireau.
Mais les mots ne venaient pas... alors Mademoiselle Ciguë passa sa main derrière la nuque de son ami, et l'embrassa. Cela dura une éternité. C'était la première fois qu'ils ressentaient une telle émotion, et ils ne s'arrêtaient plus.

Le_M_Poireau a dit…


Puis lorsque les premières étoiles scintillèrent dans leurs yeux épuisés, leurs lèvres se quittèrent. Comme deux plongeurs en apnée, ils reprirent leur souffle en même temps que leurs émotions.
Puis Poireau approcha sa bouche de l'oreille de son amie et chuchota quelque chose d'imperceptible. Soudain, une larme coula sur la joue de Mademoiselle Ciguë.
- Moi aussi, je t'aime, dit-elle.
- Nous nous connaissons depuis tant d'années... tu as tellement changé, depuis... et puis non, tu n'as pas tellement changé. Et j'ai toujours su que c'était toi l'amour de ma vie. Et ce, malgré mes aventures passées.
- Voyons... tu vas me faire rougir, murmura Mademoiselle Ciguë.
- Pourquoi? S'écria-t-il. Tu es la personne la plus idéale que je n'ai jamais connue! La plus idéale de tout Bruxelles! Les gens ne t'arrivent pas à la cheville.
- Mais et toi, tu es si parfait...
- Cela n'est rien à côté de toi. Lorsque je t'embrasse, j'ai l'impression que je m'envole. Quand je te quitte, j'ai l'impression que mon coeur se fait piétiner par un féroce coléoptère, ou transpercer par mille lances empoisonnées.
- Mais toi aussi, Poireau, tu as beaucoup de qualités...
- Ma puce... Mademoiselle Ciguë...
Mais il ne put continuer. Une fois de plus, leurs lèvres se rejoignirent. Ils déliraient presque tant la fièvre les gagnait... ils étaient en haut d'un catalpa, en train de crapahuter à l'air libre. Près d'eux, François Valéry chantait ''Aimons-nous Vivants'' en les regardant. Comme frappé d'un coup de foudre, Poireau fasciné eut à peine le temps d'apercevoir, dans un éclair, comme dans une toile de Magritte, Mademoiselle Ciguë réincarnée en sirène... Ecume bouclée, vagues ébouriffées, ciel baigné de nuages qui font cligner la lune, commissures nacrées de lèvres de coquillages, le sourire émaillé de corail blanc, la voix lactée et les seins nus étoilés de mer... tout disparut lorsque Poireau rouvrit les yeux.
- Je voudrais t'épouser, dit Poireau.
Mademoiselle Ciguë tressaillit.
- Pardon?
- Je t'aime. Je veux t'épouser. Veux-tu être ma femme, Mademoiselle Ciguë?...
Leurs lèvres tremblaient.
- Oui! Murmura-t-elle.
Ils restèrent ainsi toute la nuit à se regarder dans le blanc des yeux. Parfois, ils s'embrassaient. Parfois, ils parlaient.
- Ne me quitte jamais, disait Poireau.
- Je ne te quitterai jamais. Tu es bien trop idéal pour que je te quitte, répondait Mademoiselle Ciguë. Tu es l'opposé de la bêtise, de la brutalité... tu vaux bien plus que ce rustre de Nicolas. Je ne sais pas comment j'ai fait pour lui trouver du charme.
Et ils s'embrassaient. Puis ils s'embrassaient une nouvelle fois.

Dans un sourire, un souffle, un battement de cils, ils se dirent ''je t'aime''. Ce sourire brille encore au fin fond des étoiles... ce souffle chante encore dans les hautes couches de l'atmosphère... ce battement de cils scintille toujours quelque part. Ils s'aiment.»

Ceci est une fiction, Ciguë est encore mieux en vrai ! :-)))

Mlle ciguë a dit…

Marie=Georges: Tu écris tellement mieux que ce générateur... laisse tomber ;=)

Poireau: C'est une demande officielle ? Non parce que là, ça va pas être possible, je dois aller à la banque puis à la poste et après il faut encore que je range le linge avant de lancer une autre lessive... enfin, j'ai pas trop le temps là... ;=)

Charles Magnet a dit…

je viens de jouer aussi au générateur d'histoires... trop hilarant et super pratique...

Le_M_Poireau a dit…

Mademoiselle Ciguë : c'est une demande du générateur, j'y suis pour rien !

J'adore ton romantisme pragmatique ! :-))

Mlle ciguë a dit…

Poireau: soyons pragmatique... c'est ce qu'il y a de mieux à faire non...

Anonyme a dit…

Commentaire sans fatigue.

Il lui manque le respect de quelques règles typographiques, au générateur.

Marie-Georges a dit…

Dorham,
Quoi, tu n'as toujours pas reçu mon faire-pas-part à mon non-mariage ?
Audne,
C'est bien vrai, sauf qu'il n'est pas gardien de zoo. Ca c'est le générateur qui l'a inventé...
Monsieur Poireau,
Ah, j'aime ta version bruxelloise ! Je constate, connaissant le fonctionnement du bidule, que tu t'es décrit comme "parfait" et "idéal" ;:))
Je trouve que l'apparition de François Valery est un peu l'acmé émotionnelle de ton histoire.
Ciguë,
Merci, mais j'écris tellement moins que ce générateur en ce moment... :)
Charlemagnet,
Oui, il y a moyen de créer des histoires incongrues à souhait !
Jérome.in.Paris,
Pas faux.

Le coucou a dit…

Merci de ce billet génial qui, en plus de me distraire, m'a tiré d'embarras ce soir, puisque j'ai utilisé la chose pour faire mon billet! :-))))))))

Didier Goux a dit…

C'est étonnant à quel point "l'amour" (le besoin de reproduction, en clair) peut rendre idiotes les filles les plus charmantes et les plus aimables, ça me fascinera toujours. (Smiley, tout de même...)

Le texte est à l'exact mi-chemin entre un Harlequin et un Brigade mondaine : moins charmant que le premier, moins bandant que le second : féminin, quoi.

Anonyme a dit…

Si tu te mets à parler mariage même sous l'emprise d'un générateur c'est que ça fait trop longtemps que je ne t'ai pas appelé alors cartons ou pas, je te dis à très vite.

Bobonne a dit…

J'aime bien les Harlequin moi.
La larme a l'oeil!

Le_M_Poireau a dit…

Anonyme de 23h35 : je te rappelle que tu es sur un espace convivial et que tu restes responsable de tes propos qui n'engage que toi !
:-))

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Marie-Georges a dit…

Le coucou,
Lu et grandement approuvé, votre roman d'amour entre Ségolène et le peuple :)))
Didier,
J'ai hâte que vous nous narriez comment vous avez rendu Catherine idiote !
Cé,
Pas de panique, aucun mariage prévu, pas de risque que ça arrive...
Bobonne,
Moi je préfère la Charles Quint. Une bière à l'œil !
Anonyme,
Je compte peu de lecteurs chinois mais ma foi. Comment dit-on spam en mandarin ?
Monsieur Poireau,
Bien dit !
Anonyme 2,
C'est trop ! Je suis obligée de censurer vos dithyrambes.

des pas perdus a dit…

J'ai cru que S, c'était Sarko... Le parc, l'essoufflement...

Marie-Georges a dit…

Des pas perdus,
Hé non. Manquerait plus que l'omni lise ça en se sentant visé. Anticapitaliste, hum, de quoi avoir un deuxième malaise !
Anonyme,
Paix à son âme.
Tous,
Dites, z'auriez pas une adresse où qu'on trouve des lance-flammes anti spams ?

des pas perdus a dit…

j'ai fait le billet sans fatigue... sympa!

Cochon a dit…

J'ai testé plusieurs fois le bidule. Quoique l'on fasse, on finit par une apologie du mariage. Si on n'est pas marié, il te sort une jolie demande en mariage, et si on l'est déjà, il te rappelle comme tu es heureux d'être marié. C'est subventionné par le Vatican ou quoi ?
Manque plus que la tripotée de marmots et on a la totale.

Anonyme a dit…

Génial, j'adore
J'ai fait un roman avec ce générateur
Génial
Je suis mort de rire. :)